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| [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK | |
| | Auteur | Message |
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Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Dim 28 Juin - 23:08 | |
| Le fait est que la virée du corsaire batave aux Açores avait commencé de tourner vinaigre. Pingre parmi les pingres, van den Flussen avait fait maigres provisions de bouches, comptant sur ses proies (ou les pertes parmi son équipage…il n’est point de petites économies) pour obtenir suffisance au voyage retour. Un mois de maraude étant passé, et prises faites que de pauvres pêcheurs malchanceux en tous points, il lui fallut trouver quelque expédiant pour pallier à la situation. Ayant à son bord le couple Tripelkarmeliet, Bloeme et Klaas de leurs prénoms, et contrebandiers de profession, tous deux habitués au commerce interlope en ces eaux cosmopolites, il eut vent d'un l'existence d'un pasteur flamand établi en ces îles de longue date à la suite Jácome de Bruges, à la pointe orientale de l'île Pico, dans une ferme adossée à une grosse roche qui lui donne son nom : la ferme de la grosse roche. *** Laquelle grosse roche s’avèrera bien plus tard être le possible témoin que les portugais n’auraient pas eu la primauté de fouler ces îles. *** Ledit pasteur de Gruyk, y ferait élevage de cochons de lait, et bon commerce avec quiconque poussé par le besoin savait généreusement se délester de quelques piastres. Ainsi prétendait-il faire œuvre de bienfaisance envers toute nation, et envers sa bourse tout autant. N'ayant pas le cœur de mener expédition de ravitaillement à terre sur l'adversaire, et l'avarice n'ayant pas de fond pour qui sait compter juste, van den Flussen ne trouva pas meilleure idée pour se fournir en monnaie sonnante et trébuchante, que de se délester à Faïal auprès de quelque capitainerie portugaise, non point corrompue, mais néanmoins délaissée. Les mauvaises langues prétendront que si le truchement des Tripelkarmeliet s'avéra fort utile dans la transaction, ils en furent aussi les premiers gratifiés, mais pas moins que le capitaine lui-même pour qui toute commission est légitime et bonne à prendre. De la à dire que van den Flussen aurait vendu la poudre de ses hommes pour son bénéfice propre, il ne faut pas non plus exagérer...quoique... L'ancre levée à Faïal, le corsaire vint ensuite à mouiller à la côte nord à la Bahia do Calau, et à y débarquer les Tripelkarmeliet. De là, par la route qui mène à la côte Sud par la Baya do Ferro, Bloeme et Klaas ne pouvaient manquer la ferme de Gruyk, et y faire la transaction tant attendue par l'équipage au vente creux, et à la bouche toute ensalivée à l'idée d'embarquer dodus porcelets. Seulement, à Faïal, si les bourses connaissent quelque liberté, elles n'en sont pas moins surveillées. Ainsi, Barabmelha qui depuis plusieurs semaines traquait le hollandais dans sa misérable course, fut averti, non seulement de son passage mais également de ses intentions! Les Tripelkarmeliet auraient-ils vendus la mèche pour garnir plus grassement leur bourse?...d'aucun le prétende.... Filant par la côte sud de l'île, et profitant de la meilleure marche au vent de sa Caravela Redonda, il parvint à prendre le hollandais de vitesse. Avant même que les Trippelkarmeliet n'arrivent en vue de la ferme, le Trinitario mouillait à la Bahia do Ferro depuis plus d'une journée révolue, et Barbamelha avait-il investit les lieux, résolu d'y tendre piège à van den Flussen. Mais c'était sans compter sur la perspicacité du pasteur qui eut le temps de prendre la poudre d'escampette par la route de la Bahia de Calau, manquant de renverser au passage, et Bloeme, et Klaas, venant prestement à sa rencontre. Inutile de préciser que de le trio de ciconstance étant tout suant de retour à la Bahia de Calau, l'équipage batave en connut quelque contrariété, de se voir servi un pasteur tout rance, plutôt que frétillantes bordées de porcelets. Placé au pied du mur, van den Flussen mit pied à terre et son monde en ordre de marche, et entrepris de promptement prendre pied devant la ferme, coupant aux portugais tant l'accès à la Bahia do Calau qu'à la Bahia do Ferro. Ainsi Barbamelha se trouvait-il pris au piège qu'il avait lui même tendu, lui et ses hommes relégués promptement au statut de simples porchers, n'ayant plus pour seul issue que les falaises de la Ponta da Nesquin... Pourtant l'un comme l'autre se trouvaient dès lors face à cruel dilemme. Si le Hollandais tenait siège trop longtemps, au risque de pousser l'adversaire à la famine, il y perdrait les cochons de lait. Si le Portugais se résolvait à tenir position trop longtemps, il n'aurait d'autre choix que d'en faire leur pitance, enlevant par la même occasion toute motivation à son adversaire d'en découdre. Aussi, une journée étant ainsi passée d'ultimatum en ultimatum, auxquels Barabamelha ne manqua pas à chaque fois de répondre par un ferme refus agrémenté de moult grouinements irritants pour les estomacs bataves, le lendemain, dès l'aube, chacun était prêt à faire parler la poudre...ou du moins celle qui n'avait pas été imprudemment cédée à Faïal... ****** ****** HOLLANDAIS DES COMPAGNIES DES INDES Avantage spécifique : Corsaire réputé Invocation spéciale : Discipline Niveau d’implantation : Intrus Van den Flussen : chef principal / moyen / ardent / monté / pistolet (Pusillanime + chef légitime + superstitieux) (11 pts) Hans van den Nüssen : chef subalterne / moyen / ardent / endurci / pistolet (4 pts) Kar de Blickl : chef subalterne / moyen / ardent / endurci / pistolet (4 pts) 10 membres d’équipage : léger / ardent / Arquebuse (30 pts) 6 soldats : moyen / pique (12 pts) 2 gardes : moyen / hallebarde (4 pts) 2 gardes du corps : moyen / spadassin / endurci (6 pts) 4 vétérans : léger / mousquet / pieds bots / endurci / tireurs d'élite (16 pts) 1 predikant : léger / religieux / maraudeur / deux mains gauches (6 pts) 2 contrebandiers zélandais : léger / arquebuse / maraudeur / furtif / franc tireur (6 pts) 1 canon (et ses 3 servants) : avantage d’implantation acquis lors de l’appel aux armes (0pts) Budget : 99 pts Effectif : 30 (la pièce de canon est un avantage d’implantation) Ténacité : 33 (effectif + 3 pts pour la pièce de canon) ****** PORTUGAIS COLONIAUX Avantage spécifique : Sainte Croix Invocation spéciale : Fureur Niveau d’implantation : Colonie Barbamelha : chef principal / moyen / maître d’armes (pusillanime + chef d’un jour + superstitieux) (6 pts) Nicolau : chef subalterne / moyen / spadassin / endurci (3 pts) Jorge : chef subalterne / moyen / ardent / endurci (3 pts) 8 civilisados : léger / ardent / Arquebuse (24 pts) 4 civilisados : moyen / pique / poltrons (4 pts) 4 degradados : moyen / ardent (8 pts) 4 soldats : moyen / pique (8 pts) 4 soldats : léger / mousquet / pieds bots / endurci (12 pts) 2 soldats : léger / arbalète / endurci (8 pts) 4 vétérans : moyen / spadassin / endurci (12 pts) 1 padre : léger / religieux / maraudeur / pieds-bots / deux mains gauches / endurci (6 pts) 1 canon : et ses 3 servants (6 pts) 3 éléments de fortifications : avantage d’implantation acquis lors de l’appel aux armes (0pts) Budget : 100 pts Effectif : 35 (la pièce de canon est un avantage d’implantation) Ténacité : 37 (effectif + 2 pts pour la pièce de canon)
Dernière édition par Lacambuse le Mer 22 Fév - 21:15, édité 2 fois |
| | | Flush
Messages : 815 Date d'inscription : 02/09/2018 Localisation : Plofluc'hig-Gwenntraezh
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Lun 29 Juin - 11:47 | |
| Cette ferme m'inspire les plus vives craintes... |
| | | Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Ven 3 Juil - 19:18 | |
| I: LA GROSSE ROCHE AU CENTRE DES DÉBATS (déploiement alterné et avancé) ****** Au matin 27 juin, le premier à s'approcher de ce lieu de perdition est Karl de Blick, fidèle Leutnant de van de Flussen (dit-on), qui prend pied dans un champ assez proche de la Grosse Roche... Mais Jorge n'est pas loin, posté au pied de la dite Roche, dans les bois devant une des entrées de la ferme. - Citation :
- Note: le déploiement avancé permet de se déployer dans la zone avancée, mais à condition d'être dans un couvert à au moins une mesure moyenne de l'adversaire
****** Lequel bois est aussitôt investi à quelques pas de là par Hans van den Nüssen, efficacement guidé par le Pasteur de Gruyk en personne. La position avancée de Jorge semble dès lors très inconfortable... ****** Mais le Portugais peut compter sur le soutien de son capitaine, solidement établi dans la ferme à la tête du gros de sa compagnie, à l’abri d'une pièce de canon, et sous le couvert de la croix de Padre João. ****** Van den Flussen apparaît sur les lieux de l'affrontement, donnant là l'impression qu'il a grand appétit quant à vouloir prendre la ferme à revers par le pré Varken. Dans sa tête, pourtant, conscient du manque de poudre qui afflige sa compagnie, il a une toute autre idée: obliger l'ennemi à s'exposer en l'incitant à venir à lui pour mieux le culbuter, ... car le temps joue en faveur du hollandais, et il ne l'ignore pas.... - Citation :
- Note: sur ce scénario la ténacité de la compagnie en défense baisse de 3DS à chaque heure des braves
****** Or, non loin de là, dans la citronneraie proche de la Grosse Roche, Nicolau veille, non mécontent de l'imprenable vue dont il dispose sur le pré Zarken. De là, bien à l'abri des agrumes odorants, il provoque le batave de mille noms blessants... jusqu'à lui montrer ses fesses papistes et velues en criant "Presunto! Presunto! Bom Presunto!" ****** Pris d'un soudain spasme lié à une éducation tant protestante que patriarcale, le sang de van den Flussen tourne vinaigre. Jusqu'à ses neurones s'y perdent à force de télescopages entre raison et envie de punir l'infâme, si bien que dans ses rangs, la goût ferrugineux de la sauce à laquelle le Kapitein compte déguster sa proie ne laisse place à aucun doute. Voyant le spectacle de son adversaire énervé à en crier par trois fois "Palsamblauw!", Barabmelha sait déjà comment il va réagir pour s'adapter à la manœuvre maintenant évidente du courroucé (et affamé) batave. ****** Mais pour faire taire l'infâme Nicolau, van den Flusssen a encore une carte à tirer de sa manche: Ô fourberie toute zélandaise!...profitant de l'intimidante démonstration de force de la compagnie hollandaise, les Tripelkarmeliet en ont profité pour se glisser dans la citronneraie, dans le dos de Nicolau tout juste refroqué... ****** A SUIVRE |
| | | Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Mar 7 Juil - 11:39 | |
| ACTE II: PRIÈRE POUR UNE JUMENT (Tour 1) ****** L'âme toute chamboulée par les beuglements de son capitaine autant que par les provocations charcutières de Nicolau, un des piquiers couvrant la croupe d’Aardig Trui soudain vacille, trébuche, et manque de plonger face contre terre, non sans dans cette gestuelle quelque peu clownesque, venir titiller du bout de sa pique la partie la plus charnue de la jument de son Kapitein, qui s’emballe et part au grand galop droit sur la citronneraie... Embarqué malgré lui cette course aussi folle que mortifère, van den Flussen hésite un instant entre tirer son épée, et sortir gaillardement sa bible... - Citation :
- Note : sur ce scénario, le destin est invoqué automatiquement par celui qui saisit l’initiative, créant une ambiance incertaine quelque peu chaotique. Charge à chacun des adversaires de s’en prémunir au mieux ou savoir en tirer profit.
****** Ô grâce divine! Le seul arquebusier portugais capable de faire feu sur ce furieux centaure psalmodiant les yeux tout injectés de sang....manque l’immanquable! Céleste équilibre des avanies, direz-vous? Le Très haut se voudrait-il universel au point de montrer la plus grande neutralité vis-à-vis de ses antagonistes prétendants? Si près de la citronneraie que ses yeux rougeoyants peuvent se mirer dans la multitude de ceux de l'adversaire, van den Flussen ne s’en trouve pas moins dans la plus délicate des positions. Privée de chef, sa troupe est à un cheveu de mettre genoux à terre pour prier que son capitaine bien aimé lui revienne sain et sauf. - Citation :
- Note 1 : heureusement pour van den Flussen, Nicolau étant à l’abri derrière la lisière de la citronneraie, il ne peut pas commander un tir « mouchez-le » qui aurait vu le capitaine hollandais placé sous le feu non de une, mais de trois arquebuses.
- Citation :
- Note 2 :la charge inopinée de van den Flussen est une activation par contrainte. Le capitaine hollandais ne pourra donc plus être activé ce tour, sinon à nouveau par contrainte. De plus il est maintenant hors de portée de commandement de sa troupe qui est immédiatement reléguée au statut d’égarés pour la durée du tour. N’ayant pas encore été activés (l’activation de leur chef désigné a eu lieu lors de la saisie d’initiative, avant même le moment des chefs), tous les hommes (sous son commandement au début du tour) devront s’en remettre individuellement à leur combativité propre pour s’activer par zèle.
****** A l’autre bout du champ de bataille Karl semble avoir abandonné l’idée de se diriger directement sur la ferme. Craint-il d'avancer sous le feu conjoint des arquebusiers de Jorge et de la pièce de canon qui prend la route en enfilade? Peut-être... Mais sa crainte est encore plus grande que son capitaine ne succombe face à la horde lusitanienne et citronnée. Il se ravise donc et hâte sa troupe vers le lieu du drame sur le point de se jouer, car si van den Flussen venait à tomber, lui et Hans ne seraient pas trop de deux pour reprendre en main la troupe du Kapitein et tenir la compagnie en ordre de bataille. ****** Profitant que Jorge ne soit pas en position de commander efficacement le tir de ses arquebusiers, Karl file en direction de Hans, non sans néanmoins essuyer le feu d’une arquebuse portugaise. ****** Face à la concentration de force adverse se dessinant sur sa droite, Barbamelha emmène sa troupe vers le pré Varken, laissant la défense de la ferme à sa seule pièce de canon qui, sans avoir craché le moindre boulet, semble avoir fait forte impression sur les Bataves. Cependant, la fourberie de ces derniers étant de notoriété mondiale, et un impromptu demi-tour de Karl toujours possible, le capitaine portugais prend soin de faire fermer sa marche par Padre João et ses mousquetaires. Ainsi se laisse-t-il la possibilité de les laisser sur place pour tenir les barricades de la ferme. - Citation :
- Note : sous l’influence du Padre (règle spéciale "Sainte Croix"), même « égarés », les mousquetaires portugais qui sont déjà "endurcis", ont toutes les chances de pouvoir correctement tenir une position défensive, qui plus est derrière des fortifications.
****** Égarée au beau milieu de pré Varken, la troupe de van den Flussen se comporte cependant honorablement. 5 hommes tiennent leur positon, 2 s’enhardissent assez pour se rapprocher de leur Capitaine, et un seul homme quitte les rangs pour aller se planquer piteusement dans la broussaille. ****** Dans la citronneraie, Nicolau a eu le temps de se mettre à l’abri du couple de contrebandiers zélandais, et c’est finalement un de ses vétérans qui essuie de le feu de Klaas Trippelkarmeliet, tandis que Bloeme reste accrochée à sa liqueur de hareng … ******À SUIVRE |
| | | Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Ven 10 Juil - 9:00 | |
| ACTE III: VOLÉES DE PLOMB SUR LE PRÉ AUX COCHONS (Tours 2 à 5) ****** Ô Miséricorde! Hardig Trui ayant fait volte face, elle se montre aussi véloce au retour qu’à l’aller! Après avoir trempé jusqu'à ses chausses du trop plein d'Hoegaarden de la veille, feignant fanfaronnade d’être allé ainsi défier (malgré lui) le feu adverse, van den Flussen commente l'absence de roubignoles pendues au cul du Portugais. Comptant sur sa bible pour reprendre en main sa troupe aussi efficacement qu’elle l’à protégée du plomb lusitanien, il s'écrit à plein poumon: "Diantre, que cette balade donne faim, un cochon de lait rôti vaut bien que l'on se batte pour lui!" Et sa compagnie affamée de n'avoir rien à ajouter. Sinon... Adam Petersen, le garde caché dans les fourrés, qui pense si fort "I' sont nombreux, les Portos, à viendre là sur not' droite!" qu'il finit par lâcher "il nous reste des galettes, chef!..." - Citation :
- Note : le Hollandais a joué son 10 lors de la saisie d’initiative pour sauver son capitaine, et le Portugais n’a pas tenté de le contester, peu confiant dans la probabilité à la fois de remporter un duel de DS et de réussir un tir qu’il a manqué précédemment dans des conditions similaires. Il préfère garder le sien et s’assurer une saisie d’initiative à un moment plus opportun de l’engagement.
****** Dans le bois-derrière-la-grosse roche, Karl a promptement rejoint Hans et la troupe amassée autour du Pasteur de Gruyk qui n’a de cesse de venter les qualités roboratives de ses cochons de lait. D’évidence le propos ne peut que motiver les hommes passablement désorientés par cette hasardeuse entrée en matière… ****** Seul un trainard au sang chaud et au cran à la mesure du creux de son estomac, s’est-il laissé accrocher par la troupe de Jorge et tente de rejoindre les siens à coups d’arquebuse. ****** Mais Barabmelha s’est lui aussi hâté, et a pris pied au débouché entre la citronneraie et la Grosse Roche. Dans la compagnie portugaise la célérité n’est pas dispensée d’ordre, et c’est comme à l’exercice que le capitaine mène ses hommes dans une mécanique parfaite avec sang froid et discipline...C'est qu'ils ont de la poudre,et le ventre plein, rappelons-le! Les mousquetaires envoient une volée de plomb sur le pré, puis les piquiers s’avancent pour les protéger… ****** Au premier nuage de poudre s’ajoute un second, quand depuis la citronneraie, Nicolau croise le feu de ses arquebusiers avec celui de son capitaine. ****** Sur ses arrières, et pour sauvegarder les fesses de leur chef, deux vétérans fondent sur le fourbe couple zélandais. Sans sourciller malgré le plomb crevant un agrume par ici, une taupe par là, ils parviennent à engager les Trippelkarmeliet. Klaas se montre coriace, et continue de ferrailler, tandis que toute titubante Bloeme préfère rompre le combat, peu encline à se voir la panse crevée de part en part, la bouteille encore à moitié pleine. ****** Au beau milieu du pré pris sous la pétarade du feu roulant de l’adversaire, le capitaine batave a le plus grand mal à rassembler ses hommes et à leur donner le cœur suffisant à marcher sur la ferme. Il luttera ainsi un long moment, aidé en cela par Hans et le pasteur qui ne cessent de renvoyer vers leur chef les plus émotifs de ses gens. ****** Voyant peu à peu les Hollandais néanmoins regagner de la cohésion et avancer péniblement sur lui, Barbamelha, à qui il n’a pas échappé que l’ennemi économisait sa poudre, préfère conserver l'avantage en maintenant la distance. La parade de piques et de feu s’étant faite précédemment en marche avant, il la répète cette fois à reculons… "C'est piteux, sans gloire, mais efficace", pense van de Flussen qui cache sa jalousie de ne pas avoir l'heur de manœuvrer de la sorte. - Citation :
- Note: les Hollandais manquant de poudre, la portée de leurs armes à feu es limitée à une mesure moyenne, contre une mesure longue pour les Portugais dument approvisionnés.
****** Mais le cœur des Bataves semble un moment reprendre des couleurs au fur et à mesure que les grouinements audibles de la ferme se font plus proches, et bien que Nicolau tente toujours, en appui de son capitaine, de les assourdir. ****** Barbamelha ne pourra pas éternellement reculer, et si chez les assaillants le désordre imposé fut grand et le temps ainsi gagné conséquent, les pertes restent néanmoins faibles. Voyant ainsi le capitão peu à peu acculé, c’est le moment que choisit Meli Melo pour surgir de la broussaille et tenter une dernière diversion. Ayant envoyé quelques flèches dans le dos de l’un ou l’autre Batave, l'Indien disparait aussi subrepticement qu’il était apparu. - Citation :
- Note 1: bien que baptisé par Padre João en personne Meli Melo ne porte pas de culotte, c’est qu’il reste attaché à la tradition tupi laquelle ne déplait pas entièrement à son directeur de conscience. Depuis plusieurs années le jeune homme a élu domicile à bord du Trinitario sans que la convenance n’autorise à préciser dans quelle couche il a ses habitudes.
- Citation :
- Note 2: Meli Melo n’est pas un combattant à proprement parler, mais le résultat «franc-tireur » de la table des invocations.
****** À SUIVRE |
| | | Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Dim 12 Juil - 13:24 | |
| ACTE IV: LE BATAVE SE REBIFFE (Tours 6 à 7) **** Si le temps joue pour van den Flussen, il ne peut pas pour autant accepter de voir ses troupes fondre lentement sur le pré comme graisse de porcelet au feu. Prenant appui sur les couverts du bois-de-la-grosse-roche, les Hollandais parviennent enfin à portée du « tercio » portugais maintenant acculé devant la ferme. **** Profitant que les mousquets adverses sont à l’abri des piques pour recharger, Hans fait entrer ses meilleurs mousquetaires dans la danse. Fidèle à sa réputation, et vétéran de nombreuses campagnes face aux Habsbourgs, Gus fait mouche, comme d’ordinaire sur tout ce qui de près ou de loin confine à un quelconque accent plus ou moins lusitanisant! **** À l'ombre de la Grosse Roche, chacun peut maintenant lire la tension sur le visage grimaçant de l'adversaire. **** À quelques dizaines de toises de là, de l’autre côté du bois-de-la-grosse-roche, Jorge tente de se faufiler à l’improviste au nez et la barbe de Karl. S’il y parvient, il débouchera dans le dos des Bataves qui font face à son capitaine... **** Mais l’action de Jorge est mal préparée, et la barbe de Karl aussi sensible que sa narine est vigilante. Il intercepte la course pataude des Portugais qui se trouvent coupée en deux... **** L’heure vient alors pour van den Flussen d’engager les Portugais qui subissent durement le premier choc. Prenant pour axe de leur attaque le panache du casque de Barabmelha, il semblerait que le Batave cherche à vilement décapiter la compagnie adverse... **** Outragé par cette vile intention, le sang chaud de Nicolau ne fait qu’un tour. Il ne lui a pas échappé que le capitaine hollandais était demeuré en retrait, protégé par ses piquiers. Qu’à cela ne tienne ! Le Tenente envoie ses propres vétérans loin devant lui, sur le flanc adverse. - Citation :
- Note : Nicolau sait pertinemment que si ses vétérans parviennent à atteindre l’adversaire, il ne pourra pas les conserver sous commandement. Ils devront s’en remettre quelque temps à leur propre combativité (qui est au demeurant des plus hautes).
**** L’effet de cette attaque brutale sur van den Flussen s’avère radical : sacrifiant un garde pour couvrir son retrait, il se replie sur sa pièce de canon ! Pourtant le réveil batave a été dur pour les Portugais. Ils déplorent la perte d’au moins trois hommes coup sur coup, passés par le plomb et le fil de l’épée. Non seulement la position de Barbamelha est-elle affaiblie, mais la fougue de ses Tenente a placé leurs troupes dans des situations précaires… Ô temps, suspends ton vol! - Citation :
- Note : une partie des troupes de Nicolau et Jorge sont maintenant égarées (hors de portée de tout commandement) et ne seront plus, tant que cela perdura, capables de participer à des actions coordonnées. A contrario, si van den Flussen n’a pas brillé par sa témérité, son mouvement peu hardi lui a assuré que la quasi-totalité des hommes de sa compagnie sont commandés, et prêts à faire payer cher leur audace aux combattants des deux chefs subalternes adverses.
**** À SUIVRE |
| | | Lacambuse
Messages : 1507 Date d'inscription : 29/12/2008 Age : 54
| Sujet: Re: [RC narratif] FIN DE SIÈGE À LA FERME DE GRUYK Lun 13 Juil - 11:26 | |
| ACTE 5: PAR LA BARBE DU CAPITÃO ! (tours 8 à 9) **** 16 h 16’ 16’’ …un même cri tonitruant sorti de la poitrine de Frederico do Barba Vermelha (plus connu sous le sobriquet de Barbamelha) est repris par chaque combattant portugais, inondant telle une onde de choc l’ensemble du champ de bataille…. BAAAArrrbaaaaatTTTraaaaÃÃÃÃÃOOOooo !!!! - Citation :
- Note : ayant perdu la maîtrise d’une partie non négligeable de ses combattants, la compagnie portugaise tente" le tout pour le tout".
**** Amplifié par les parois abruptes de la Grosse Roche, sur lesquelles il rebondit à merveille, le cri de guerre tout ridicule qu'il puisse paraître aux oreilles hollandaises fait vibrer les frêles murs de la ferme, jusqu’à semer la panique chez les cochons de lait qui s’égayent promptement non sans, grâce soit rendue au flair légendaire de leur engeance, avoir reniflé la piste de leur maître…. **** La vague de fureur ainsi déclenchée envoie dans le plus grand désordre la plupart des hommes de la compagnie portugaise à l’assaut d’un adversaire tétanisé, mais encore fermement campé sur ses deux pieds. - Citation :
- Note 1: la fureur est l’invocation spéciale de la compagnie portugaise. En partant d’un bout jusqu’à l’autre de la table, elle impose à chaque combattant (qui est alors activé par zèle) de se diriger vers l’adversaire le plus proche à sa portée. Puis les passes d’armes sont résolues avant-même que le moment des chefs soit joué. Outre le désordre qu’elle provoque, l’efficacité des invocations spéciales est toujours variable selon le nombre de succès obtenus (0, 1, 2 ou 3+).
- Citation :
- Note 2 : ici l’invocation ayant eu pour conséquence d’activer la quasi-totalité des combattants portugais par zèle, le moment des chefs qui s’ensuivra sera laissé quasi entièrement à la main de l’adversaire.
**** Les hommes de Jorge engagent ceux de Karl, piquiers et mousquetaires sautent à la gorge des hommes de Hans suivant l’exemple de Barbamelha en personne et même de Padre João qui viennent tous deux à ferrailler côte à côté. Les arquebusiers de Nicolau ne font pas exception, pas plus que ses vétérans qui parviennent cette fois à portée de rapière des jarrets de l’indomptable Hardig Trui. Quant à Nicolau, loin de suivre ses hommes, il s’élance seul à la poursuite la pauvre Bloeme Trippelkarmeliet qui était parvenue à se replier dans la broussaille après que son époux ait précédemment rendu l’âme à Dieu sait qui… **** Dans le bois-sous-la-grosse roche, les premières passes d’armes sont à l’avantage des Portugais. **** Autour de Barbamelha, le combat est sanglant mais indécis… **** Les arquebusiers de Nicolau échouent logiquement à culbuter les piquiers bataves... **** Croisant le fer avec les plus fines lames portugaises, van den Flussen défend crânement sa peau… **** Le fond de sa bouteille étant atteint, Bloeme succombe à la rage d’un Nicolau bien résolu à ce que ne répande pas pour la postérité, la rumeur qu’une alcoolique zélandaise ait pu songer à lui plomber le fondement… Un rot sonore et odorant à en verdir la face de son assassin tout proche déchire avec tristesse le pré Varken quand la pauvrette s'écroule. L'infâme portugais s'en prend aux femmes! **** 16h 26’ 12’’ : Assailli de toutes parts, le réputé Kapitein finit par succomber sous les coups d’estoc et de taille qui pleuvent à son endroit quand Hardig Trui s’effondre sous lui dans un hennissement funeste… Sans doute le cœur de van den Flussen a-t-il fait défaut quand il entendit les pauvres râles de son agonisante zélandaise... Ô, destin cruel! **** Conscient du sérieux péril qui vient dès lors à planer sur la compagnie hollandaise, le pasteur de Gruyk s’époumone à son tour, et tient encore pour un temps le parti batave à flot. **** Mais ce fil bien fin fait de psaumes vient rapidement à se rompre, et ne parvient bientôt plus qu’à n'attirer à lui que les cochons de laits qui peuvent pour leur réconfort apercevoir une dernière fois leur bienfaiteur avant que la compagnie hollandaise ne se débande piteusement… - Citation :
- Note: ayant atteint le point de non retour et ne disposant plus que de 3DS pour réussir son test de ténacité, la compagnie portugaise le réussit néanmoins à leur des braves du tour 8, mais échoue à celle du tour 9.
**** FIN |
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