Mon voyage en 1616...

Cela fait maintenant quelques semaines que les concepteurs de Furor Mundi m’ont fait l’honneur de m’intégrer à l’équipe de test de leur projet, et je dois dire que ma plongée en 1616 fut une expérience ludique tout à fait palpitante. Je vous livre mon commentaire, après avoir disputé trois parties.

A. Epoque

D’abord, l’époque évoque la curiosité. Pour moi la première moitié du 17ème correspondait surtout à la guerre de trente ans. Ma surprise fut grande quand j’ai découvert le bouillonnement des évènements qui animait le monde au-delà de l’Europe. Grâce aux textes très complets intégrés au livre de règle on se prend de passion pour ces explorateurs qui traversaient des océans sur des coquilles de noix, à la rencontre de fiers peuples indigènes. Le fait d’avoir situé le jeu dans ces années permet un très vaste choix de factions jouables. De plus, les européens n’arrivent pas avec une supériorité technologique écrasante. Ceci permet des affrontements équilibrés entre factions indigènes et européenne, et d’éviter le cliché de la horde se jetant contre une poignée de combattants bien équipés.

B. Mécanismes de jeu

Ensuite, concernant les mécanismes de jeu, j’ai été rapidement emballé. Etant avant tout un joueur et ayant de plus une légère tendance à l’exploitation des règles, j’ai attentivement lu le livre et il est évident que celui-ci est le fruit de la très longue expérience des auteurs. Ces derniers ont écumé des dizaines de système de règles et ont évité de nombreux écueils que l’on trouve habituellement. Le jeu s’apprend vite, même si certains éléments pourront dérouter les débutants (mais je crois savoir que pour eux une version d’initiation est en cours de développement).

Au niveau de la mobilité des troupes il est possible d’alterner entre un mode « tactique » de mouvement lent et individuel et un mode « stratégique » avec notamment l’ordre de mouvement, qui permet d’aller vite tant que le contact avec l’ennemi n’est pas établi. Cette capacité de se mettre en place et de se repositionner si besoin permet une réelle mise en œuvre de son plan de bataille.

Au niveau du système de combat, les salves d’arme à feu servent avant tout à désorganiser l’ennemi, avant de tenter d’emporter la décision au corps à corps. C’est un bon équilibre qui permet des phases d’action nerveuses et très intéressantes. Des troupes spéciales (cavaliers, canons, tirailleurs…) avec des capacités particulières apportent une dimension supplémentaire.

Le rôle des chefs est central dans le dispositif. La perte de ces leaders charismatiques ou de leurs adjoints (notamment, prêtres dévots ou sorciers africains) peut vite conduire à la catastrophe.

Les parties sont guidées par l’un des scénario aux objectifs variés afin de ne pas se contenter d’une simple bataille rangée. D’ailleurs, la sélection du scénario s’articule autour d’un mini jeu tout à fait original qui se déroule avant la partie proprement dite. C’est une phase simple mais qui demande une certaine réflexion et qui influera directement sur la partie puisque elle déterminera le scénario, le terrain, et d’autres éléments.

C. Esthetique

Pour tout ce qui concerne l’aspect modélisme, les fans de « belles tables » auront également de quoi faire. La taille de la surface de jeu (120x120) permet d’avoir rapidement de quoi jouer sans forcément avoir besoin d’investir énormément. De plus le jeu pouvant se dérouler un peu partout hors du monde européen il est possible d’être très créatif sur les architectures (de la case africaine à la pagode asiatique) et la végétation.

Il en va de même pour les figurines. Il est à la fois simple de se constituer une troupe puisque le nombre maximum de soldat est de 40 figurines. Mais il est également possible pour ceux qui en ont le temps de multiplier les factions et de se faire plaisir en peignant des conquistadors, des pirates nord africains, des indiens d’Amérique du sud et autre.

Le rendu visuel d’une table est très bon puisque il existe une possibilité de mélanger des armées aux styles très divers. De plus il est possible de voir sur table des cavaliers à cheval, mais également montés sur des bêtes plus exotiques.

En conclusion, je ne saurais que trop vous recommander d’essayer Furor Mundi. Non content d’offrir un environnement historique passionnant, un système de jeu équilibré, et des possibilités esthétiques très variées, le jeu a un excellent potentiel d’évolution et l’équipe de conception travaille déjà aux extensions vers des théâtres d’opérations encore plus exotiques.